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Gilbert Bastelica Batteur des Chaussettes Noires Un passionné de Musique... |
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Avant
le départ de Jean Pierre Chichportich, comment as-tu été présenté aux «
Chaussettes Noires » ? Par Jean Pierre Chichportich lui-même, j’avais fait sa
connaissance quelques mois auparavant. Jean Pierre m’a parlé du groupe qui se formait et de son prochain départ sous les drapeaux. Ensuite j’ai passé avec deux autres candidats, une audition chez
Barclay au studio de l’avenue Hoche, et c’est moi qui ai gagné le concours.
Na !
As-tu une anecdote à nous raconter sur la période « Chaussettes
Noires » ? Pendant l’été 1961, nous donnions beaucoup de galas (à cette
époque seuls les artistes classiques utilisaient
Un soir pendant un de ces galas, je me souviens que, de la scène,
nous entendions des bruits très forts et impossibles à identifier qui
venaient de la direction du public. A la fin de notre joyeuse prestation, l’éclairage dirigé vers le
parterre mit fin à nos interrogations. C’était ça, le bruit !
Il
y avait le clan des « Chaussettes Noires » et celui des « Chats Sauvages »,
sur scène comment cela se passait lorsque les groupes se croisait ?
Je n’ai pas le souvenir d’une sérieuse rivalité avec les Chats et
de toute façon, nous étions les uns et les autres suffisamment occupés par
les galas qui s’enchaînaient aux séances de studio pour que nous puissions
trouver le temps de nous disputer.
Je crois aussi que personne ne faisait d’ombre à personne à cette
époque, les artistes étaient peu nombreux et le public attendait avec
impatience les nouvelles parutions.
La demande était plus forte que ce que nous pouvions offrir. Quel
est ton meilleur souvenir avec Eddy sachant que tu as joué pour lui jusqu’au
début des années 70 ? Mes meilleurs souvenirs avec Eddy sont d’ordre privé et je n’en
parlerai pas. Sur le plan professionnel, c’est peut-être l’Olympia en 1969 qui
m’a le plus apporté de bonheur.
Peux-tu
nous raconter comment s’est passé la session d’enregistrement à Hérouville pour l’album « Rock ‘n’ Roll » avec la
présence de Michel Polnareff et Johnny Hallyday et quel souvenir gardes-tu de
cet évènement ? De deux choses l’une : ou ma mémoire me joue des tours (ce
qui est possible à mon grand âge) ou vous faites erreur, car je n’ai aucun
souvenir de la présence à Hérouville de Michel
Polnareff, ni de Johnny Hallyday ! Je me souviens très bien par contre d’un début de tournée avec Michel Polnareff et Eddy en co-vedettes, et d’avoir rencontré pas mal de fois le père Johnny, mais pas à Hérouville.
Peux-tu
résumer ton parcours musical de "l'après Eddy Mitchell" ? C’est un peu compliqué et je ne suis pas très fort en résumé mais
je vais essayer. Disons que j’ai joué avec pas mal d’orchestres d’un assez bon
niveau en général et ce dans des casinos, boites de nuit, dancing, bals
populaires, grands hôtels, soirées huppées (ou non), fêtes de toutes sortes,
disons pour résumer : il fallait jouer de la musique pour faire
danser ! C’est sans doute moins glorieux que d’accompagner des chanteurs,
mais en réalité j’ai toujours aimé sentir toute une foule de danseurs qui
s’éclataient sur la pulsation que j’assurais. J’ai eu, là aussi, beaucoup de
bonheurs musicaux et l’occasion de faire des rencontres formidables.
Ensuite j’ai fait des études à l’université de Pau pour devenir
intervenant en milieu scolaire et avoir le bagage nécessaire pour diriger des
ensembles vocaux : c’est ce que je fais encore actuellement. As-tu
encore des contacts avec Eddy ? Oui, quelques-uns. Nous échangeons de temps en temps un petit
courrier sympathique. Quand il se produit dans ma région, deux invitations m’attendent
toujours au contrôle et ils nous arrivent de passer après le concert un
agréable moment à bavarder. As-tu
joué pour d’autres Artistes de la chanson ? Un bref passage chez Claude François (quel sale caractère !), un autre avec Yves Lecocq et aussi la chanteuse Dany, et Gérard Palaprat. Voilà pour les gens connus. Bien d’autres rencontres et collaborations avec de nombreux bons
chanteurs et excellents musiciens que la célébrité a épargnés.
Un très bon souvenir personnel : celui d’avoir joué sur le
paquebot France pendant quelques mois.
A
quel âge as-tu commencé à jouer de la batterie ? Assez tardivement : à 15 ans. Quel
sont tes influences musicales ? Pour ce qui est de la batterie, j’ai été très influencé par les
batteurs de jazz parmi lesquels Kenny Clarke que j’allais écouter le
plus souvent possible au Blue Note, Max Roach, Roy Haynes et tant d’autres. J’écoutais aussi Paul Anka, Elvis et Cochran. Aujourd’hui, mon horizon s’est élargi et continue de s’élargir.
Je suis curieux de tout. c’est vrai qu’avec tout ça je ne suis plus très au courant de ce
qui se fait dans le domaine du rock ou de la chanson et je me perds un peu
dans les classifications de plus en plus complexes souvent utilisées par des
gens qui parlent de musique et rarement par ceux qui en font. Aujourd’hui
quelles sont tes passions ? La musique toujours, mais sous une autre forme.
J’aime conquérir, devenir capable de faire des choses nouvelles
pour moi. A la batterie, j’ai atteint il a longtemps
ce que je pouvais faire de mieux et je suis pas très motivé par la simple
perspective de maintenir un niveau.
Ce n’est peut-être qu’une étape, mais pour l’instant, la batterie
se repose… Non, ce que j’aime c’est progresser. Alors je me tourne vers des
domaines dans lesquels je sais que je peux encore faire mieux, beaucoup
mieux :diriger des chorales est ma plus grande
passion professionnelle aujourd’hui.
Faire chanter à des amateurs (dont la plupart ne lisent pas une note de musique) des œuvres qu’ils croyaient inaccessibles, un trio de Mozart par exemple en quelques répétitions : voilà mon bonheur !
Comment
s’est passée ta rencontre avec le groupe de Rock ‘n’ Twist « Les Socquettes
Blanches » ? Tout ça c’est encore grâce à l’ami Bayoux !
J’ai tout de suite trouvé ces gars-là sympathiques, pas
prétentieux et qui aimaient sincèrement faire ce qu’ils font, alors j’ai aimé
partager ça avec eux. Que
ressens-tu, lorsque tu joues avec « Les Socquettes Blanches » ? Beaucoup de plaisir et aussi un brin de nostalgie, mais une nostalgie souriante. En tous cas, aucun regret pour le passé et aucun désir de s’y
complaire. Artistiquement
et humainement, que penses-tu des membres de ce groupe ? On dirait les vrais ! Et en plus, ils ont tellement intégré le style et le son qu’ils peuvent maintenant se payer le luxe de « faire du Chaussettes Noires » avec des titres à eux ! Et humainement, je l’ai déjà dit plus haut, on a bien accroché.
Je connais maintenant Daniel Delannoy mieux que les autres car il a eu la gentillesse de m’héberger plusieurs fois quand je suis passé par Paris. Maintenant
je te laisse le dernier mot, as-tu quelque chose à dire au visiteur de
Mitchell-City ? Vivez la vie ! Et si vous aimez visiter le passé, utilisez-le pour mieux rebondir vers l’avenir !
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