I
Saw The Light,
Hank Williams Jr, Chet Atkins, Emmylou Harris, Randy Travis...
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LA COUNTRY
MUSIC
Et son histoire
I – Les origines
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Nous sommes en 1734. Les émigrants irlandais ou écossais posent pour la
première fois le pied sur ce qu’on appelle le « Nouveau Monde ». Ils
foulent enfin ce sol, nouvel Eden, synonyme de liberté, de travail, de
fortune : le rêve américain.
Ils viennent de quitter les plaines du Nord de Belfast fuyant la
misère, le semi-esclavage, la justice et les archers du roi. Là, une nouvelle
vie s’offre à eux.
Certains
ne savent rien faire d’autre que de s’occuper des troupeaux. Sauf que là, ils
espèrent posséder leurs propres bêtes.
D’autres sont paysans, ouvriers plus ou moins spécialisés, petits commerçants
appâtés par la possibilité de se refaire une virginité.
Tous débarquent les mains vides ou presque. Ils n’ont avec eux qu’un marteau,
des clous, une faux, un râteau et quelques instruments de musique
rudimentaires.
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Le soir, après le dur labeur, ils se réunissent autour
du feu pour « parler du pays », faire de la musique et chanter.
Leur musique est très primaire, exécutée sur des violes,
des luths, des vièles, des lyres, des guimbardes et des guitares à cinq
cordes (la sixième n’apparaît qu’à la fin du XVIIIe siècle).
Peu à peu cette musique cimente leur communauté ainsi que la civilisation
qu’ils sont en train de créer.
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Leur musique ressemble encore à celle qu’on entend
aujourd’hui dans les pubs de Cork, de Dublin, de Glasgow etc…
cette musique dont s’inspirent toujours Sean O’ Connors, les Cranberries ou les Pogues.
II – La diversité au sein d’une même musique
- A partir du XIXe siècle, deux types de musique country 100
% blanche fondamentalement opposés se développent dans cet immense pays
des Etats-Unis d’Amérique :
Le Bluegrass, musique paysanne qui rend compte
de la vie quotidienne des pionniers et de leurs difficultés.
Le Square Dance, forme westernienne du
quadrille que l’on danse lors de fêtes huppées de la
nouvelle jet set émergente et qui n’a d’autre but que
l’amusement, la légèreté, l’insouciance et la drague gentille.
Mais l’une comme l’autre revendiquent les valeurs essentielles de cette
nouvelle Amérique profonde : la famille, Dieu, la morale et surtout
leur foi en l’esprit d’entreprise et en la propriété individuelle.
Conservatrice, nationaliste, puritaine et moraliste : tels sont les
traits principaux de la Country Music.
III – Le XXe siècle
Dans
les années 40, trois autres styles de musique
country font leur apparition :
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Le Hillbilly boogie, le Honky tonk et le Cajun (chanté par les acadiens, français
expulsés du Canada par les anglais et qui émigrent en Louisiane).
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Le Hillbilly et le Honky tonk apparaissent quand
la guitare électrique se généralise.
Ces deux styles incarnent tous deux la musique citadine (par opposition au
Bluegrass essentiellement rural).
·
Le Honky tonk
est joué dans les bars miteux, cabarets ou boîtes de nuit où l’on boit bière
et whisky toute la nuit entouré de « filles faciles ».
Cette musique s’installe peu à peu aussi bien en Louisiane ou au Texas que
dans l’Indiana, l’Idaho ou le Wisconsin.
Malgré la diversité des styles, on peut affirmer sans équivoque que :
la musique country
c’est le sentiment d’appartenance à un terroir, c’est le mythe de la
possession terrienne,
c’est l’acceptation des difficultés de la vie parce qu’elles sont imposées
par Dieu.
Gene Autry
IV – Les grands
pionniers de cette musique
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1.
La Carter Family
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La famille Carter, originaire du Tennessee, est une sorte
de caricature de la musique traditionnelle américaine : une
« petite maison dans la prairie » vocale. Quatre femmes et un
homme, deux guitares, un washboard, un violon,
voilà la formation idéale pour chanter les fleurs, les champs, la paille, les
rivières, les clairs de lune et l’amour.
La Carter Family enregistre ses premiers disques en
1927 pour le compte de Victor, ancêtre de la
RCA. Elle est le groupe le plus influent de la Country.
2. Jimmie Rodgers
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Il incarne plutôt le style cow-boy. Il est d’ailleurs
l’inventeur du style « yodeler » cette
façon très tyrolienne de moduler son chant.
Issu d’une famille très pauvre du Mississipi, il vend près de cinq millions
de 78 T en sept ans (carrière très courte) avant de mourir de tuberculose
alors qu’il vient d’enregistrer « TB Blues », TB signifiant
« tuberculose ».
Jimmie Rodgers fait partie des artistes idolâtrés
par Elvis Presley au même titre que Hank Williams.
3.
Hank Williams
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Hank Williams est né le 17 septembre 1923 à Mount Olive
(Alabama). Son père Elonzo Williams a travaillé est
ingénieur pour les chemins de fer de la compagnie forestière W. T. Smith et
vétéran de la première guerre mondiale. L’enfance d’Hank est marquée par
l’absence d’un père qui quitte le domicile conjugal pour des raisons médical.
La santé de Hank est fragile, solitaire, il se réfugie dans la musique et
possède sa première guitare à l’âge de 7 ans.
En 1931, élevé par leur mère Jessie Lillybelle
Williams, Hank et sa sœur Irene déménage à Georgiana (Alabama).
1933, Hank part vivre chez son oncle et sa tante à Fountain
(Alabama), âgé de 10 ans, se lie avec son cousin J.C. McNeil, qui est de six
ans son aîné. Il prend là-bas certaines des habitudes qui domineront le reste
de sa vie, sa tante Alice lui apprend à jouer de la guitare, et son cousin
J.C. lui fait connaitre le whisky…
A 16 ans, il quitte l’école et se lance dans une carrière de chanteur en se
produisant dans les radios locales de l’Alabama. Ses prestations de qualité
attirent l’attention des pontes de Nashville qui malheureusement s’enfuient
en courant à la vue d’un homme alcoolique qui n’a que 20 ans.
En 1943, Hank rencontre Audrey Mae Sheppard et
l’épouse, elle réussit à convaincre Fred Rose, éditeur, d’enregistrer son
mari. Sort alors, en 1947, le premier single de Hank Williams :
« Move it on ever ».
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Mais c’est cependant « Honky Tonkin » qui lui permet d’accéder au statut de
star.
En 1948, il est admis en vedette au Louisiana Hayride, temple de la Country. Dans la foulée, il
enregistre « Lovesick blues » qui devient son
plus gros hit du moment. Les portes du Grand Ole Opry s’ouvrent enfin à lui. Il en est la vedette
incontestée de Juin 49 à Juillet 52. C’est la consécration absolue.
Mais en même temps, il joue avec la mort en associant alcool et drogue.
C’est ainsi que le 1er janvier 1953, on le trouve mort
manifestement d’une overdose à l’arrière de sa Cadillac alors qu’il a à peine
30 ans.
On peut considérer
que Hank Williams est le fondateur de la musique country moderne.
Hank Williams
Museum Montgomery Alabama
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La maison familliale à Georgiana
(Alabama).
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Le Grand Ole Opry :
Situé
à Nashville, ce lieu fait littéralement rêver tous les chanteurs sudistes qui
voient en lui une sorte de lieu saint. Se produire au Grand Ole Opry et y recueillir un
certain succès constitue un marchepied vers la gloire et la fortune.
Chaque semaine, un show de trois heures est proposé aux amoureux de la
Country, ce show étant radiodiffusé dans tous les Etats du Sud.
4. Ceux
qu’il faut également citer
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Les hommes : on doit évoquer, parmi ceux qui
influencèrent des générations entières de chanteurs, Hank
Snow, Roy Accuff,
Bill Monroe, Roy
Rodgers, Ernest Tubb, Red Foley, Don Gibson,
Doc Watson, extraordinaire chanteur aveugle
virtuose du banjo et de la guitare.
Gene Autry
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Bill Monroe
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Chet Atkins
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George
Jones
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Tous ces chanteurs ont un impact direct sur les
chanteurs country contemporains comme Willie Nelson, Kris Kristofferson
etc… et sur des groupes pop-rock des années 70 tels que The Eagles, Creedence Clearwater etc… ou sur des superstars de la
scène US comme Dylan, Springsteen etc…
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Les femmes : comment ne pas mentionner ces
chanteuses de country qui ont inspiré à des milliers d’autres : Dolly Parton, Emmylou Harris,
Linda Ronstadt
etc…?
Patsy Cline
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Dolly Parton
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Emmylou
Harris
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V – L’homme en
noir : JOHNNY CASH
- S’il faut
retenir un nom parmi ceux qui, comme Elvis, Robert Johnson (qui est au
blues ce qu’est Hank Williams à la country) et Hank Williams, ont
contribué à rapprocher « black blues » et « country
blanche », c’est celui de Johnny Cash.
Membre de l’écurie Sam Phillips chez Sun en 1955 aux côtés d’Elvis, Roy Orbison, Jerry Lee Lewis et Carl Perkins, « theman in black » (il est toujours vêtu de
noir) est celui qui innove en donnant toute son ampleur à la guitare
basse (la fameuse « walking bass »).
Il est
certainement la plus belle voix de la Country d’aujourd’hui.
- Né en 1932 dans l’Arkansas, il devient garçon de
ferme. A 12 ans, il perd un de ses frères dans un accident. Cet
évènement dramatique le pousse à écrire des poèmes, à apprendre à jouer
de la guitare et puis à composer ses premières chansons.
Dès lors, il bourlingue. Il vit de petits boulots jusqu’à son engagement
dans l’armée de l’air en Allemagne, pays dont il garde un souvenir ému
grâce aux bières munichoises.
- Il se marie après
l’armée, en 1954. Il part alors pour
Memphis où il devient vendeur de petits accessoires électriques « à
des gens qui n’en ont pas spécialement besoin » dit-il. Ce métier
lui fait honte. Il a un sentiment de malhonnêteté.
- Mais c’est là, à Memphis, qu’il
rencontre Luther Perkins, guitariste et Marshall Grant, bassiste. Avec
eux, il met au point un répertoire de Gospel et obtient une audition aux
studios Sun de Sam Phillips dont la réputation commence à grandir dans
la région.
Echec ! « Désolé, il n’y a pas de marché suffisant pour ce
type de musique » dixit Sam. Alors Johnny entame « Hey
Porter ». Cette fois, Sam Phillips est séduit et début 1955, Johnny sort son premier 45 T chez Sun
« Cry, cry, cry »
qui se vend à plus de 100 000 exemplaires rien que dans le Sud.
Quelques mois plus tard, il sort son deuxième disque qui se vend à deux
millions d’exemplaires « Folson prison
blues » et « I walk the line »
qu’il a composé sur un rythme très lent mais que Sam Phillips lui fait
accélérer.
- Il faut dire, qu’à la même période, dans cette même maison de disques,
se produisent Elvis, Jerry Lee et Carl Perkins
- Johnny se sent ainsi très vite prisonnier de l’image.
Malgré ses chansons « pur country », on le considère comme un
chanteur de Rockabilly. Il ne déteste pas le Rock mais il se sent
incapable d’en chanter. Ce n’est pas sa culture ni sa sensibilité.
- Ainsi, il
quitte les studios Sun en 1958 pour
signer chez CBS. Là, le succès devient important. Sa notoriété dépasse
les frontières américaines.
Si bien qu’à 27 ans, il a tout simplement fait fortune. A présent, il ne
donne pas moins de 300 concerts par an.
Et naturellement, comme beaucoup d’autres, il tombe dans l’armoire à
pharmacie.
Il avale des quantités phénoménales d’amphétamines pour, dit-il, vaincre
sa timidité maladive et surtout le rythme incessant des tournées.
Les somnifères y sont associés pour en annuler les effets, puis l’alcool
pour clore le cocktail; le cycle infernal. Malgré leurs quatre enfants,
sa femme décide de divorcer.
- Mais en 1961, il rebondit grâce à l’amour. Il rencontre
June Carter, fille de la Carter Family qui refuse pourtant le mariage quand elle
découvre qu’il se drogue en cachette.
- Désabusé,
Johnny se retrouve alors à New York où il fréquente les beatniks.
C’est là qu’il rencontre Bob Dylan avec qui il se lie d’une amitié et
d’une complicité sincères.
Il se nourrit désormais d’un esprit de non-violence, prend parti pour
l’émancipation des Noirs et dénonce les spoliations dont sont victimes
les Indiens.
Ces idées marquent profondément le « man in black ».
- A la fin
de 1963, il renaît avec une chanson
cosignée par June Carter « Ring of fire » qui prend la tête des hit-parades. Très
engagé, il enregistre alors en 1964 et 1965 « Blood sweat and tears »
en hommage aux travailleurs exploités et « Bitter tears » qui dénonce le traitement infligé aux
Indiens.
- En 1968, June Carter
accepte le mariage alors qu’il tient sa promesse d’arrêter la drogue et
qu’il aide son copain Carl Perkins à en faire autant vis-à-vis de
l’alcool. Il entame une deuxième vie qui lui promet une carrière
exceptionnelle. Ses fameux concerts donnés devant les détenus de la
prison de St Quentin font le tour du monde.
- Au début des années 70, il est au sommet de son art
et devient l’une des stars les plus rentables de CBS aux côtés de Dylan,
Simon & Garfunkel et Barbara Streisand. Il est apprécié de tous les
publics que ce soit les amateurs de rock, de blues ou de bluegrass.
- Après une fabuleuse carrière, Johnny Cash, adresse
son adieu final à 71 ans depuis l’hôpital de Nashville en septembre 2003.
Johnny
Cash a transformé cette musique un peu primaire en véritable musique
universelle.
Il
est
à ce titre,
un phénomène unique dans l’histoire de la Country
à qui il a véritablement donné ses lettres de noblesse
Il
restera une image, celle de l’immuable homme en noir, une voix, un son.
Tout
cela était déjà en place dès les premières rencontres avec Sam Phillips.
Johnny Cash Museum Nashville
Page conçue par
Hélène Millet-Barbé, P.Caseau
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