Johnny
le début d’une histoire...
JOHNNY
est né le 15 Juin 1943 d’une mère française (Huguette CLERC) et d’un père
belge (Léon SMET). C’est à la villa Marie-louise, une clinique de la citée
Malesherbes à Paris, sur un lit de fortune dans un couloir que Huguette
donne naissance à un joli bébé joufflu qui aura pour prénom
Jean-Philippe.
Mais
c’est déjà Hélène SMET la sœur aînée de Léon qui paie tous les frais
médicaux. Quelques six mois plus tard Léon déclare aller chercher
du beurre mais ne revient jamais et pour cause, il part avec la
crémière.
Les
temps sont durs en 1943 et Huguette, sans le sou, pense confier l’enfant à
l’assistance publique. Après un bref séjour chez une nourrice en Normandie
Hélène SMET - MARS du nom de son mari, accueille Jean-Philippe à la maison
où il grandit en compagnie de ses deux filles DESTA et MEMEN, déjà
danseuses.
Les
Année 50, avec sa cousine Desta et sa tante
Helene Mars
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Hélène
emmène en tournées ses deux filles et le petit Jean-Philippe. C’est là
qu’un soir de 1949 à Londres, suite à l’explosion d’un ballon d’eau chaude,
Jean-Philippe rencontre un grand gaillard américain appelé
Lee Halliday (de son vrai nom Lemoine Ketcham),
lui aussi danseur professionnel. Celui-ci ne tarde pas à tomber amoureux de
Desta et crée les « HALLIDAY’S
DANCERS ».
Les premières scènes
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Jean
Philippe Smet dans le film
Les Diaboliques de H. G. Clouzot 1954
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Durant
de nombreuses années les tournées s’enchaînent à travers l’Europe, c’est la
course aux cachets. Souvent Jean-Philippe chante deux ou trois chansons en première
partie du spectacle dans un costume de cow-boy acheté par Lee aux States.
En attendant, Hélène reste à Paris dans l’appartement de la trinité au 13 rue de la Tour des Dames.
C’est
le 15 Juin 1956 à l’Atlantic palace à Copenhague que Lee décide de donner
au petit le nom de : JOHNNY HALLIDAY avec, plus tard,
deux Y suite à une erreur d’imprimerie lors de la sortie de son premier 45
tours, mais nous n’en sommes pas encore là.
Sur
scène au Danemark
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Dès
1958 retour sur Paris, rue de la trinité pour les Halliday’s.
C’est de là que vient son appartenance à la bande de la Trinité et puis le
Golf (Drouot) était situé juste à côté ainsi que beaucoup de cinémas de
quartier. Un soir, l’adolescent croyant voir un nouveau film de
cow-boy, découvre un gars en chemise à carreaux qui chante en roulant
drôlement des hanches et fait se pâmer les filles dans la salle.
Intrigué,
le lendemain il retourne voir ce film et découvre Elvis PRESLEY dans
« Amours Frénétiques » soit LOVING YOU en version originale. Le
King y chante « loving you »
et un autre titre qui accroche l’adolescent : « let’s have a party ».
Et
de trois, après Marlon BRANDO et James DEAN, auxquels Johnny voue déjà un
culte, ELVIS vient de débarquer à l’improviste dans sa galerie de héros. Un
nouveau modèle et de plus, qui chante du ROCK’N’ROLL !! Cette musique
lui entre définitivement dans les veines et il n’en démordra plus. Sa vie
est tracée, ce sera le ROCK ou rien.
Avec
sa cousine Desta
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C’est
Lee et Desta qui préparent la première tenue de
scène de la future idole. A l’époque les chanteurs étaient plutôt costard
cravate et chemise blanche. Or pour les gens du music-hall comme Lee et Desta c’était plutôt costume fantaisie. Une couturière
qui habite le même palier confectionne, suivant leurs dessins, une chemise
en dentelle et un pantalon de cuir moulant. Pour la guitare c’est une
soliste en bois fabriquée par les frères Jaccobi,
luthiers parisiens, la deuxième sera une Ohio réplique de la Fender.
Une
autre rencontre, à la patinoire de St Didier près de l’Etoile, marque
également cette année 58. Celle avec Christian Blondieau
(LONG CHRIS plus tard) vêtu d’un blouson GI sur lequel on peut lire sur le
dos, inscrit en lettres de feutrine jaune « KING ». C’est Long
Chris qui fait découvrir à Johnny le Golf Drouot qui deviendra le premier
rang des supporters de la future idole. Ce club est situé au-dessus du café
d’Angleterre et possède le premier juke-box Seeburg
parisien avec des disques importés des États-Unis comme ceux d’Elvis mais
aussi ceux de Gene VINCENT, Eddie COCHRAN et Bill HALEY. Henri LEPROUX
le maître des lieux y fait régner une ambiance bonne enfant.
C’est
là que se retrouve la bande de la Trinité, Jacques DUTRONC, Hadi KALAFATE,
Jean pierre HUSTER (frère de Francis ) mais aussi Claude MOINE ( futur
Eddy MITCHELL), Daniel DESHAYES (futur Dany LOGAN ), Jean-pierre
ORFINO et Jean VEIDLY (futur PIRATES), Tony FRANCK déjà passionné de photos
et aussi un certain Robert HUE à la fois militant du PCF et leader des
rapaces sous le nom de Willy BALTON.
Eddy
MITCHELL s’appelle encore Claude Moine (16 ans) lorsqu’il rencontre Johnny
(15 ans) pour la première fois. Une première qui aurait pu tourner court
car Johnny à la fin d’une surprise party chaparde quelques disques à Eddy.
Avec déjà un sens aigu de la dérision et devant les artistes choisis, il
conclut d’un « il a bon goût le small »
qui marque le début d’une longue amitié dans le spectacle comme dans la vie
privée.
Eddy et Johnny une amitié sincère
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Durant
l’année 1959, après un essai un peu écourté à l’Orée du bois, la tante
Hélène, encore elle, demande au patron du Robinson si le petit peut chanter
à un bal situé à coté du Moulin Rouge. Il
profite de l’orchestre du Robinson et de son premier guitariste et ami
Philippe DUVAL pour faire danser les gens sur le répertoire d’Elvis.
Encouragé par ce succès, le 30 décembre 1959, l’histoire s’accélère. Johnny
figure parmi les invités de l’émission de radio PARIS-COCKTAIL au Marcadet
Palace. Le jeune homme envoie ses deux titres fétiches (Tutti-frutti
et Let’s have a party). Dans la salle il y a les
copains de la Trinité et aussi JIL et JAN les auteurs compositeurs de
Colette RENARD qui dirigent l’émission.
« Bravo
jeune homme ! Avez-vous un imprésario ? Voudriez-vous enregistrer
un disque ? »
JIL
et JAN ne sont pas du genre à traîner. Ils emmènent rapidement Johnny chez
Jacques WOLFSON, directeur artistique chez VOGUE.
« On
enregistre la semaine prochaine »
Le
contrat est signé le 16 Janvier 1960 par sa tante se déclarant tutrice
légale de l’enfant (contrat qui sera attaqué plus tard en justice, car
c’est Léon qui aurait dû signer et non pas Hélène).
Ce
premier disque présente quatre titres :
T’aimer
follement / J’étais fou / Oh oh baby / Laisse les
filles. (EPL 7750)
Un
maquettiste distrait apporte involontairement la touche finale en
remplaçant le I de HALLIDAY par un Y.
Il
est enregistré le 12 Février 1960 et sort dans les bacs le 14 Mars.
Il passe en boucle sur le juke-box du Golf mais les radios se montrent un
peu frileuses pour l’instant. Même Lucien MORISSE, directeur des programmes
d’EUROPE N°1 le casse en direct en déclarant « c’est la première et
dernière fois que vous entendez ce chanteur ! ». Tout le monde
peut se tromper.
Nouvelle
séance d’enregistrement en Mai 1960. A cette époque Johnny a déjà une image
suite à son passage remarqué dans l’émission de télé L’ÉCOLE DES VEDETTES
du 18 Avril avec comme marraine Line RENAUD.
Le
3 Juin, sortie du deuxième disque 4 titres (EPL 7755) avec :
Souvenirs
souvenirs / Pourquoi cet amour / Je cherche une
fille / J’suis mordu.
Mi-Juin
série de concerts au Vieux Colombier à Juan les Pins puis du 16 Septembre
au 4 Octobre ce sera l’ALHAMBRA, sa première grande salle, où il ne reste que
grâce à l’intervention de Raymond Devos après quelques soirées un peu
agitées.
Le
11 Octobre, parution du troisième 45 tours (EPL 7800) avec : Itsy-bitsy petit bikini / Depuis qu’ma môme / Le plus
beau des jeux / Je veux me promener.
suivi
le 31 Octobre du 33T 25 CM « HELLO JOHNNY ».
Le
24 Novembre sortie du 45 tours (EPL 7812)
comprenant Kili-watch / Le p’tit clown de ton
cœur / Oui j’ai / Ce s’rait bien.
Et
en Décembre de nombreux passages à la télé dans Télé-music et Discorama de Denise Glaser.
L’année
1961 est tout aussi ROCK’N’ROLL
En
Janvier parution du 45 tours (EPL 7824) :
Tu
parles trop / Une boum chez john / Bien trop
timide / Oui mon cher.
Suivi
du 45 tours (EPL 7825) :
Nous
les gars, nous les filles / Mon septième ciel / Tu me plais / Ce n’est pas
méchant.
Et
concrétisation, sortie de son premier 33 tours 30 centimètres (LD 539-30).
Un
début d’année fulgurant qui continue par le célèbre passage au 1er
Festival de ROCK ‘N’ROLL organisé par EUROPE N°1 et PARIS-INTER du 24
au 28 Février 1961. Spectacle ponctué de nombreux heurts avec la
police et les jeunes venus voir leur idole et tout ça sous la caméra de
François Reichenbach.
Le
1er Mars sortie du 45 tours (EPL 7834).
Le
5 Avril c’est un 33 tours 25 centimètres « Johnny
et ses fans », un faux live du festival de ROCK.
Le
14 Juin deux 45 tours (EPL 7860) et (EPL 7862) suivi de nouveau en Juillet
d’un 33 tours 25 centimètres « Tête a tête avec JOHNNY » le dernier disque labellisé
VOGUE.
Johnny
a alors vendu à cette date 1 673 000 disques ! Beau record pour un
jeune homme d’à peine 18 ans.
Ce
joli résultat intéresse d’autres maisons de disques et de multiples
transactions s’engagent entre VOGUE – BARCLAY et PHILIPS. Après bien des
péripéties c’est la maison Philips qui gagne et Johnny signe son contrat au
cabinet de Maître Bretagne avocat de Johnny STARK le 19 Juillet. Ce contrat
est contresigné par Huguette sa maman et Léon son père, pour en assurer la
validation par la firme Philips.
Olympia 1961
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Grâce
à sa nouvelle maison de disques et son nouveau manager (Johnny STARK) c’est
du 20 Septembre au 10 Octobre que la véritable consécration arrive
pour l’artiste. Pour la première fois le nom de JOHNNY HALLYDAY brille au
fronton de l’OLYMPIA boulevard des Capucines, l’antre de Bruno COQUATRIX.
Le plus important vient d’arriver L’IDOLE DES JEUNES est née.
La
suite tout le monde la connaît, soit pour l’avoir vécue soit pour
l’avoir entendue raconter ou lue. Bien sûr il y a eu des moments heureux
d’autres biens plus tristes, mais tout au long des générations, JOHNNY est
et restera un véritable monument de la chanson française. Il suffit de
regarder l’affluence à ses concerts ou ses ventes de disques pour se rendre
compte que le « PATRON » est toujours en haut de l’affiche.
MERCI JOHNNY !!
Voilà
avec ces quelques lignes et photos, je ne voulais pas raconter toute
l’histoire de notre JOJO mais simplement vous faire découvrir la naissance et
le tout début très prometteur de notre IDOLE.
C. Molerus
le 22 / 11
/2010 pour Mitchell-City
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