
Interview
Tony Marlow le 4 Aout 2009
Tony, comment as-tu
découvert le Rock’n’Roll ?
J’avais
14 ans et j’ai découvert le Rock’n’Roll en 1970
avec l’album d’Elvis
Presley Live in Las Vegas.
Un pote m’a
apporté l’album il m’a dit « tiens écoute ça ! » pour moi ce
fut la révélation, j’ai accroché ; la voix, la musique, les musiciens
qui jouaient un Rock’n’Roll assez pêchu, normale
c’était l’époque, évidemment je ne savais pas encore qui étaient James Burton
(guitare), Ronnie Tutt (batterie).
Après
j’ai voulu voir ce qu’avait fait Elvis
avant, donc j’ai découvert les
années 50 et puis Gene
Vincent, Eddie
Cochran, Buddy Holly, Chuck Berry, les
pionniers… A l’époque j’étais en Corse
j’allais chez les disquaires à Bastia,
et j’achetais des Best off, et puis il y avait aussi Jacques Barsamian
qui écrivait dans Rock’n’Folk et ses articles
m’ont donné l’envie d’écouter cette musique.
Quels sont tes
inspirations en tant qu’artiste ?
J’étais
au lycée de Bastia,
dans le foyer il y avait un piano et un morceau de Batterie qui trainait,
grosse caisse, caisse claire… C’est la batterie qui m’a attiré, j’ai commencé
à taper dessus, puis il y avait un pote qui jouait un peu et il m’a appris
les bases.
Mes
inspirations, c’étaient un peu tous les batteurs de Rock’n’Roll, Ronnie Tutt,
D.J. Fontana,
Dickie Harrell…
Donc
j’ai commencé par être batteur pendant de nombreuses années avant de passer
au chant puis à la guitare.

Rockin’ Rebels
En
1977, c’est les débuts des « Rockin’ Rebels », tu peux nous résumer l’histoire du
groupe ?
C’est
une longue histoire qui a duré 7 ans, à l’âge de 20 ans je suis monté à Paris pour faire de
la musique, j’ai cherché les endroits où l’on jouait du Rock’n’Roll
comme le Golf
Drouot le Dimanche après-midi, le Fan club d’Elvis
« Treat Me Nice »
de Jean Marc Gargiulo, puis j’ai rencontré des
chanteurs ; Victor
Leed
avec qui nous avons monté un groupe où j’étais batteur.
Lors
d’un concert au « Treat Me Nice »
en 1976-77 avec Victor
Leed, il y a un gars
« Rocker » nommé Tintin
habitué du Golf qui a demandé de faire « un bœuf » sur « Blue Suede
Shoes », j’ai trouvé cela
super et je lui ai proposé de monter un groupe.
Il y
avait mon pote de Lycée, Jean
Marc Tomi qui était également sur Paris, je lui ai proposé
d’être à la guitare, j’ai demandé à Nono
avec qui je jouais dans les bals de devenir le bassiste du groupe avec Tintin au chant et
moi à la batterie, les « Rockin’ Rebels »
sont nés comme cela.
Très
vite nous avons fait des maquettes que j’ai présentées à Marc Zermatti
de la boutique Open
Market, qui avait un label de
disques qui s’appelait Skydog, Marc a bien aimé et nous
a proposé de faire un disque.
Au début
1978, nous avons fait notre premier 45 tours avec les titres « Western / Ravin' Sound »,
les médias ont tout de suite bien accrochés, nous avons eu de bonnes
chroniques, nous sommes passés au « Gibus », Festival, et divers
endroits.
Après un
an, Tintin
a quitté le groupe, nous avons continué sans lui, entre temps le pianiste Ramon Rocces
nous a rejoint et nous avons enregistré le premier
album…
En 7 ans
il y a eu : 3 Albums /
7 45 tours
/ 5 Olympia.
Le
groupe, c’est arrêté en 1985.
 
Avec les Rockin’ Rebels, tu as fait
aussi la première partie des Stray Cats à
l’Olympia, quel souvenir ?
Un
souvenir extraordinaire, d’autant plus qu’en 1981 c’était la première tournée
Française des Stray Cats, ils étaient
venus un mois avant (en Mars) pour un concert unique au « Palace » qui a
été filmé pour « Les
Enfants du Rock » d’Antoine de Caunes.
Pour
cette tournée, il y avait dix dates en France, nous avons été choisis pour
les premières parties, on a joué dans des endroits extraordinaires, avec un
public de 5000 personnes tous les soirs…
Les Stray Cats, ils étaient
jeunes et très sauvages sur scène, nous avons bien sympathisé, surtout avec Lee Rocker et Slim Jim Phantom,
car à ses moments de libre, Brian
Setzer était souvent dans sa
chambre d’hôtel en train de travailler sur sa guitare.
Comme
quoi il n’y a pas de secret en musique, il faut travailler !!!
Plus tard tu
rencontres l’ex Chaussettes Noires Aldo Martinez, il produit le titre
« Branche le Poste » adaptation de « She's
the Must » (1956), parles nous de ce titre ?
Notre
rencontre avec Aldo
Martinez s’est faite par hasard, c’était l’époque ou le groupe « les Forbans » marchait bien avec
le titre « Chante ».
Aldo
cherchait un groupe de Rockabilly, il a écouté une maquette des Rockin’ Rebels
attiré par notre son, il a contacté notre maison de disques « Underdog ».
Nous avons rencontré Aldo,
il est venu nous voir en concert, il a aimé notre travail vocal à plusieurs
voix, et l’idée est née de faire un titre inspiré des groupes de « Doo Woop »,
sur scène on jouait « She's the Must »,
Aldo a
voulu faire une adaptation qui est devenue « Branche le Poste »,
le 45 tours est sorti chez CBS.
Aldo qui
connaissait beaucoup de monde, s’est occupé de la promotion, le titre passait
sur les radios RTL,
Europe1,
NRJ…
et diverses émissions de télévision.
La promo
a été un peu trop vite, par rapport au disque qui était à peine dans les
bacs, ce problème de synchronisation a donné un demis succès.

Cliquez sur l’image pour écouter un Extrait du titre " Branche
le poste "
Eddy Mitchell a
souvent fait des adaptations sur des chansons américaines, que penses-tu de
son travail sur les textes ?
Son
travail sur les textes est plutôt sympa avec une petite dose d’humour, j’aime
la période Nashville
avec les albums Rocking in Nashville, Made in USA, Sur la route de Memphis,
la Dernière Séance.
J’aime aussi la période Chaussettes
Noires avec le coté spontané et sincère, ça correspondait au
besoin de la jeunesse de l’époque.
En 1991 nouvelle formation « Betty and the Bops » avec une idée
original Betty est chanteuse et assure la Slap
Bass, c’est encore une belle aventure ?
Betty
and the Bops a été mon groupe qui a duré le plus longtemps de 1991 à
2006.
Betty n’a pas
joué de la contrebasse tout de suite, elle était au chant et jouait de la
guitare rythmique acoustique, elle est passée à la contrebasse dans les trois
dernières années du groupe, elle a toujours été attirée par cet instrument,
elle s’y est mise avec de bons résultats rapidement et sur le dernier disque
elle assure le chant et la contrebasse.
Nous
avons fait 5 CD,
beaucoup de concerts dans toute l’Europe,
de belles premières parties ; Carl
Perkins, Scotty Moor,
D.J. Fontana,
Janis Martin
que nous avons accompagné sur scène à Concarneau.

Tu as aussi une
autre passion, la moto, d’ailleurs tu as écris des titres sur ce thème ?
Oui, et
il y en a encore un autre sur le prochain album !
La
passion pour la moto est arrivée lorsque j’ai rencontré des membres du club 59 l’or d’un
concert avec Betty
au Billy Bob’s, à la base c’est un club mythique
Anglais il à été fondé en 1959, il à des ramifications dans divers pays d’Europe, dont la
France.
Effectivement
c’est devenue une deuxième passion, il y a eu plusieurs titres en
référence à la moto ; Real
Wild One avec Les Rockin’ Rebels
(sur la pochette du disque nous étions sur des Harley Davidson), 2
titres avec Betty and
the Bops, sur l’album Kustom Rock n´ Roll il
y a Lonesome Rider / The Booze Fighters
(hommage au premier
moto club qui a été créé au Etat Unis après la deuxième guerre
mondial), sur le prochain album Ridin' to the Ace
c’est
l’histoire d’une virée au Ace
Café puis 59
Club (déjà chanté sur l’album de Betty) et Born to be
wild (reprise rockabilly
du groupe Steppenwolf).

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Tony à
Memphis devant le
Studio Sun et Graceland
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Avec
l’album “ Kustom Rock´n
Roll ”, tu rends hommage à tes idoles chanteurs et
musiciens ?
Oui, je voulais
le faire au moins une fois, cette inspiration est venue juste après mon
voyage à Memphis
en 2004, une sorte de petit bilan sur ce que j’avais fait.
Sur
l’album j’ai tout fait, chant, guitare batterie, basse, sauf la contrebasse
ou nous retrouvons Franck
Abed (du groupe The
Mean Devils),
en jouant la plus part des instruments c’était une manière de rendre hommage
aux musiciens, surtout aux guitaristes qui m’ont influencé ; Scotty Moor,
Eddie Cochran,
Chuck Berry,
James Burton,
Brian Setzer, Danny Gatton…
et les batteurs ; Bobby
Clarke, D.J.
Fontana, Dickie Harrell…

Tu as
eu la chance d’accompagner et de rencontrer différents chanteurs et musiciens
?
Plein
!!!, à la période des Rockin’ Rebels
nous avons accompagné Mac
Curtis, Jackie
Lee Cochran, Jerry Dixie, j’ai
accompagné à la batterie Freddie
Fingers Lee, Sonny Fisher, pour
un concert Vince
Taylor où j’ai un excellent souvenir de la balance…
Et ton meilleur souvenir
dans ce monde de musiciens ?
La
première partie des Stray Cats reste
extraordinaire, avec Betty
il a eu aussi la première partie de Carl
Perkins et l’accompagnement de Janis Martin. Puis
des concerts où il y a eu des superbes ambiances…

2005, Betty and the Bops avec Janis Martin
Tu es à
l’initiative de « Rockers Kulture », tu
nous en parles ?
Dans les
années fin 80 début 90, j’organisai des soirées à « la Chapelle des Lombards
» puis au « Slow
Club » qui s’appelaient « Rock Frénésie »
qui étaient déjà basées sur le même principe, il y avait un concert de
programmé tous les dimanches après-midi, cela a duré quelques années, il y
avait eu une compile avec les groupes Français de l’époque, ça demandait
beaucoup de travail….
Et puis
je trouvais qu’il manquait de soirée régulière dans Paris, et il y a
maintenant un an et demi, j’ai relancé des soirées sous le nom de « Rockers Kulture »,
histoire de faire découvrir aux jeunes le Rock’n’Roll
avec l’idée de faire des concerts, scène ouverte et Tribute à thème
comme Eddie Cochran, Johnny Cash, Gene Vincent… qui
permet aux musiciens de se rencontrer et de rendre hommage à leurs façons à
un grand du Rock’n’Roll…
A travers
« Rockers Kulture » tu laisses la chance
aux jeunes talents ?
Et
oui !!! On en voit pas mal, dont Little Nico qui a fait
grande impression au Tribute
d’Eddie Cochran, j’espère le revoir
dans les prochains Tribute, ça fait plaisir de voir des très jeunes, je dis
« très jeunes » car dans le Rockabilly
un jeune a une vingtaine d’années, comme Vicktor Huganet
ou Julien
« Mr Jull » des Old School,
alors que Little Nico a 12 ans,
c’est vraiment à encourager, complètement !!!
Très
heureux qu’il participe au Tribute.
Une compilation
« Rockers Kulture » avec divers groupes
est prévue ?
Une
vingtaine de groupes sont prévus pour cette compile, la sortie est programmée
pour l’automne 2009 avec un grand concert sur Paris, je pense pour Décembre…
à suivre…

17 Mars 2009,
Tony et
Andras, Soirée Rockers Kulture, Tribute Eddie Cochran
Tu nous prépares un
nouvel album ?
Il est
enregistré avec le trio avec qui je tourne depuis plus de deux ans ; Vintagebob
à la batterie, Andras Mitchell basse et
contrebasse.
Nous
avons enregistré au Kaiseur Studio avec Lucas Trouble à Beaune au milieu des
vignes, nous sommes partis quelques jours là bas.
La
sortie de l’album est prévue pour fin Septembre 2009 toujours chez Skydog de Marc Zermatti,
avec 16 compos et 5 reprises, il va avoir une édition vinyle avec 4 inédits qui ne seront pas
sur le CD.
Maintenant je te
laisse le dernier mot pour les visiteurs de Mitchell-City :
C’est
super de créer un site comme le tien, c’est sympa de promouvoir le Rock’n’Roll, c’est indispensable de parler des anciens,
c’est
bien de parler des artistes qui jouent actuellement et qui perpétuent cette
musique.
Longue
vie à Mitchell-City
Merci
Tony pour tes réponses,
Pascal
pour Mitchell-City
(Questions posées le 04/08/2009)

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